lundi, janvier 15, 2007

Carburer aux émotions

J'étais en train de chercher des partitions au Archambault à côté de l'UQÀM. J'ouvre le livre d'Amélie Poulain et je lis les notes qui résonnent aussitôt dans ma tête. Je suis debout, devant tous ces petits trésors et je réalise que j'ai de la chance. Beaucoup de chance... La chance de pouvoir lire ce langage que d'autres n'arrivent pas à déchiffrer. La chance d'avoir cette mémoire qui me permet, une fois chez moi, d'improviser les extraits qui m'intéressent plutôt que d'acheter le-dit livre à 59$. Et surtout, la chance de trouver mon bonheur dans des petits plaisirs de la vie comme celui-là.

Je me dirige ensuite vers les casques à écoute et j'entame la compilation des dix ans de Buddha-Bar. Je choisis d'écouter The Visit et sans savoir pourquoi, sans raison particulière, larmes. Comme ça. Parce que je suis sensible. La chanson m'a rappelé des moments de mon voyage où je me sentais pleinement heureuse. Des images claires comme si je les avaient vécues dans les dernières minutes... Et la musique vient profondément me chercher. Parce que je suis ainsi. Vibrante. Parce que je carbure aux émotions. J'attends toujours le moment d'être transportée. C'est ma source, ma vie. C'est par ces émotions que je me laisse guider, certains appèlent cela leur instinct. Pour moi, c'est mon petit feu intérieur. Comme une étoile qui me guide dans la nuit.

Lorsque les gens apprennent que j'ai fait du théâtre, de la danse et de la musique depuis que je suis toute jeune, ils me disent souvent les yeux illuminés "T'es une artiste !" Et oui, cette belle créativité est à la source de tous mes projets. Pour certaines personnes plus rationnelles, lorsque je communique les projets que je désire réaliser, ça leur semble a priori incongru. De mon côté, c'est de ne pas vivre ces projets inspirés qui me semble inconcevable. Mon mode de vie s'appelle liberté et il n'a pas de limites. Piano, guitare, chant, danse, théâtre, yoga, peinture, radio, écriture... Je pense que je suis une artiste qui ouvre ses sens à toutes formes d'art, plutôt que de me discipliner dans une seule.

Suis-je une exception ? Une exception dans la masse d'étudiants et d'étudiantes à la maîtrise ? Cette maîtrise qui demande de faire place à notre rigueur intellectuelle et à notre raison, plutôt que d'écouter notre véritable passion. Et si nous étions tous -peu importe notre champs de discipline et nos emplois respectifs- des artistes, chacun à notre manière...?

1 commentaire:

Renaud a dit…

Je me demande comment serait le monde si chacun de nous carburait aux émotions comme toi... Je pense qu'avec cette même sensibilité et cette ouverture que l'on retrouve souvent chez les artistes, le monde se porterait beaucoup mieux !!!

Qui se porte volontaire pour aller donner des cours d'aquarelle et de yoga à G.W. Bush ?