lundi, avril 30, 2007

Nouveau langage...

Suite à mon séjour d’approfondissement de la Communication Non Violente (CNV), j’ai envie de vous partager certaines connaissances que j’ai acquises sur l’empathie. Cette forme de communication qui est si nourrissante lorsque nous nous l’accordons à nous-mêmes et si bienveillante lorsque nous la partageons avec quelqu’un. Nous sentons à l’intérieur de nous une plus grande écoute, un grand respect face à aux émotions qui circulent en nous.

Comme le souligne Marshall Rosenberg (le psychologue américain qui a initié la CNV il y a quarante ans) dans ce vidéo, une mauvaise forme communicationnelle a commencé il y a 10 000 ans. La présence des premiers humains s’est produite avec l’établissement d’une structure de domination. Un noyau de la population contrôle la majorité, en se supposant supérieur. Le langage de domination qui divise la société selon ce qu’ils sont supposés être est alors survenu. Et depuis, nous communiquons entre nous en nous référant à des jugements sur ce que les autres méritent. Selon leur statut, leur étiquette que nous leur associons. Ce qui est bon ou mal, vrai ou faux. Dans cette analyse mentale et cette forme de communication émerge deux groupes qui sont en guerre.

Dans ce langage, est-ce que nos besoins sont véritablement comblés ? Et s’ils ne le sont pas, que pouvons-nous faire pour les combler par la communication ? Voilà ce à quoi répond Marshall Rosenberg dans l’extrait vidéo. Si nous parvenons à entendre les besoins de la personne derrière son langage habituel, nous devenons alors des traducteurs de ce qui se passe véritablement en elle. Une fois que la personne reconnaît ses besoins, la prochaine étape, c’est l’empathie.

Parce que plusieurs souffrances sont vécues dans notre langage habituel entre nous, mais surtout parce que c'est un processus qui doit être accessible à tous, voici un extrait de Marshall Rosenberg qui a écrit le magnifique livre « Les mots sont des fenêtres ou bien ce sont des murs ». Bonne écoute !


mercredi, avril 25, 2007

Médiation

Je reviens d'un séjour magnifique à Loretteville, près de Québec. Je suis grandement inspirée par cette nouvelle formation de communication non violente que je viens de suivre axée sur la médiation. J'ai eu la chance d'y rencontrer une femme exceptionnelle. Quand je suis arrivée aux Ursulines, dans le groupe de 40 personnes avec qui j'allais approfondir mes connaissances sur cette approche, j'ai tout de suite senti qu'Anne Bourrit était celle vers qui mon regard se portait naturellement. Vêtue d'une longue robe rouge de laine et d'un long foulard blanc me rappelant celui du Dalaï Lama, la paix qui émane de cette femme est incroyable. Une bienveillance si imprégnée en elle que les gens en sont attirés comme des aimants.

Je me sens tellement privilégiée d'avoir fait cette rencontre, mais aussi celle de 40 personnes plus vivantes, plus ouvertes et plus à l'écoute les unes que les autres. En provenance d'un ministère fédéral ou étant gestionnaire dans une organisation, chacun est venu apporter sa couleur à nos échanges et notre pratique de médiation dans la communication non violente. Chacun m'a ému à sa manière. Je suis nourrie après ces deux jours dans mon désir de connecter avec ce qu'il y a de plus humain à l'intérieur de chacun de nous. Au-delà des mots qui peuvent être générateurs de conflits, il existe toujours une souffrance. Et cette souffrance est universelle.

J'ai parfois l'inquiétude que les gens n'ayant pas connaissance de la communication non violente ne puisse admirer toute la beauté et la force de cette approche. Depuis que j'y ai goûté, c'est devenu pour moi un phare qui me guide. Il répond tellement à mon besoin d'harmonie et de paix qu'il correspond à cette foi religieuse qui peut tant nous inspirer. C'est fou comment je sens lentement, mais combien intensément, cet enracinement prendre forme en moi. Nous n'avons jamais appris à bien reconnaître nos besoins depuis 10 000 ans (depuis qu'il y a un humain sur la Terre) qu'il est bien normal que l'apprentissage de la communication non violente et de la médiation en ce sens prennent quelques heures... Et ça me fait sourire quand je pense à cela, parce que j'aurais envie parfois que ce soit un processus rapide pour que l'harmonie s'installe ici, maintenant en moi et dans chacun de nous. Mais je suis confiante d'avoir la patience pour poursuivre ma route sur ce chemin de l'empathie et de l'écoute. Et ce nouveau modèle de celle que j'ai envie d'appeler "la Marshall Rosenberg au féminin", Anne Bourrit, m'inspire beaucoup de confiance pour la suite des choses. Pour mon mémoire de maîtrise sur la communication non violente qui désamorce les conflits, pour l'approfondissement de mes capacités de médiatrice par les échanges avec les individus qui croisent mon chemin. Parce que chaque dialogue est une occasion pour m'exercer dans ce langage du coeur qu'est celui des sentiments et des besoins.

Merci chère Anne pour ce moment privilégié. Et j'ai aussi envie de me dire merci. Merci de m'être accordé ce magnifique moment de célébration et d'émerveillement révélé par cet espoir commun de connecter avec la paix. "Parce qu'au-delà du bien et du mal il existe un champs où j'aimerais que l'on se rencontre"...

lundi, avril 16, 2007

CHILDREN OF MEN

Pour poursuivre sa réflexion sur les accommodements dits "raisonnables", sur l'acceptation des différences, la montée de la droite au Québec ou sur l'utilisation de la communication non violente pour exprimer ses émotions et ses besoins et demeurer empathique envers soi et les autres...

La tuerie d'aujourd'hui à l'Université américaine Virginia Tech démontre aussi toute l'agressivité qui peut naître en se construisant une fausse identité de l'autre. En relations internationales, nous l'appelons l'école des Constructivistes. En réalité, nous sommes tous un peu des constructivistes qui nous bâtissons une image mentale des autres, en se référant à des préjugés, en se basant sur des jugements ou des craintes personnelles qui installent une menace en nous.

Un monde pacifique est-il possible ? Absolument. La question qu'a soulevé Issaka Souaré aujourd'hui est indéniable : "Si l'on peut financer la guerre, alors pourquoi ne pouvons-nous pas financer la paix ?" Écouter les besoins qui sont à l'intérieur de nous plutôt que d'accumuler au point de vouloir violenter les autres et soi-même, voilà déjà un très, très bon début.

Variation sur un même thème. Un film à voir : Children of men.

vendredi, avril 06, 2007

Accommodements dits raisonnables

J'ai beaucoup de difficulté avec ce terme que nous utilisons depuis quelques mois quand bon nous semble. Est-ce qu'il y a quelque chose de raisonnable dans ces accommodements obligatoires que l'on a d'abord émis à Hérouxville ? Absolument pas. Si l'on utilise cette formule pour exprimer que c'est la raison de l'intellect qui mène sur l'ouverture et la compréhension venant du coeur, alors je comprends bien. Mais je n'y adhère aucunement. Pour moi, ce sont des accommodements irraisonnables, parce qu'ils ne sont pas en lien avec mes valeurs de liberté, d'indulgence, de conscience de l'autre.

Selon un récent sondage, il semble que 80% des Québécois désirent inciter les immigrants à s'assimiler à notre culture, comparativement à 44% ailleurs au Canada. Plusieurs se sont sentis visés lorsque les médias ont révélé que la majorité des Québécois était raciste. Nombreux étaient ceux qui se sont montrés réducteurs face à cette révélation. Même Jean Charest était revenu sur le sujet en exprimant son opinion "Selon moi, les Québécois ne sont pas racistes". Vous voyez le paradoxe ?

En fait, si la plupart des Québécois sont pour les accommodements dits raisonnables et partagent avec nos ancêtres colons le même désir d'assimilation, c'est que la majorité des Québécois est raciste. Je ne parle pas ici d'extrémisme, mais bien de méconnaissance des immigrants, de manque d'ouverture d'esprit et d'incompréhension face à certaines cultures. Parce qu'en fait, c'est ça le racisme. Ne pas voir l'autre comme étant l'égal de sa propre personne. Ne pas aller au-delà des différences visibles pour réaliser que tous les humains sont complètement semblables. Nous vivons tous et toutes les mêmes émotions et avons les mêmes besoins.

À Enjeux mercredi soir, le reportage "Les deux solitudes" de Raymond St-Pierre démontrait bien la différence entre les Québécois et les citoyens du ROC sur les questions sociales. Nous avons souvent associé les Canadiens anglais à une société plus américanisée, plus près de la droite catholique. Pourtant, sur plusieurs points, les Québécois sont ressortis comme étant moins ouverts d'esprit, plus "vieux jeu".

À chaque fois que je m'exile, je réalise que les jeunes Québécois sont nombreux à voyager partout à travers le monde. Nombreux à prendre leur packsac pour explorer de nouvelles avenues. Nombreux à choisir le courage, la solidarité et l'amour du dépaysement. Ça me donne espoir. Espoir, parce que voyager, c'est s'ouvrir à d'autres cultures, à d'autres mode de vie, à d'autres mentalités. S'ouvrir sur le monde pour mieux le saisir...

J'ai vraiment hâte de partir en Thaïlande et au Vietnam !!!

mercredi, avril 04, 2007

Namaste !


La pratique du yoga, la musique apaisante et les paysages de ce vidéo m'inspirent. J'avais envie de partager cette belle sérénité avec vous...

Bonne journée !

Nouveau mode de scrutin

En tant que démocratique moderne qui se respecte, le Québec doit réformer en profondeur le système archaïque de scrutin actuel, qui nous empêche collectivement d’accéder à deux éléments fondamentaux dans notre société : l’égalité des chances et le droit de choisir.

Le système majoritaire que nous utilisons présente les désavantages et autres dysfonctionnements suivants :

- Pénalise les femmes
- Ne permet aucune voix à des nouveaux partis
- Exclut les minorités de la représentativité
- Favorise la création de partis fondés sur le régionalisme
- Renforce les fiefs électoraux
- "Gaspillage" de nombreux votes
- Engendre le désintérêt des citoyens face à la politique
- N'est pas sensible aux changements de l’opinion publique
- Génère un découpage territorial injuste

Pour signer la pétition qui réclamme un mode de scrutin proportionnel au Québec, c'est ici.

Ça ne vous demande pas beaucoup une petite signature, simplement de croire que collectivement, si chaque citoyen fait sa part, nous pouvons véritablement transformer l'environnement politique. Pour le bien commun et celui de nos enfants...

« C’est pas un tout petit x à côté d’un nom
Qui va me garantir que j’ai une maison
Mais si vous m’enlevez mon droit de choisir
C'est comme me demander d'accepter de mourir »

(Richard Desjardins, "Je me souviens")

mardi, avril 03, 2007



Le bonheur !

La notion du bonheur n'est pas concrète, tangible. Elle est plutôt personnelle à chacun et nous y touchons tous quotidiennement. Le bonheur est un état d'esprit. Plus ardu pour certains, mais assurément une question d'habitude, une attention particulière à être conscient de notre propre Carpe Diem.

Cueillir ce jour
Car il est la Vie
La vraie Vie de la vie
Dans son éphémère durée séjournent
La réalité et la vérité de l’existence
La joie de croître
La splendeur de l’action
La gloire de notre force intérieure
Car hier n’est qu’un souvenir
Et demain une simple vision,
Mais aujourd’hui bien vécu
Fait de chaque Hier un souvenir de bonheur
Et chaque Demain une vision d’espoir

Vivre la vie et le moment présent
Pour goûter au bonheur
Saisir l'instant qui passe
En toute conscience
Pour que la bienveillance s'installe paisiblement

Les interprétations s'envolent
Pour faire place à l'authenticité
Et aux émotions derrière chaque action
Qui rend possible ce bonheur
De Vivre la vie...

Chacun de nous vit des passages difficiles et ce sont justement ces moments moins agréables qui nous font savourer le présent. Dans Vivre : la psychologie du bonheur, le secret de la sérénité et du plaisir de vivre est dans la persévérance à atteindre un but. Un projet qui nous tient à coeur et une intention qui s'inscrit dans une perspective à long terme. Un objectif qui nourrit un besoin profondément ancrée au fond de nous. Mihaly Csikszentmihalyi expose sa définition de l'expérience optimale, qui peut se vivre en autant de façon qu'il existe d'individus. En pratiquant le yoga, la danse et la communication consciente, en voyageant pour élargir mes horizons, je réalise cette expérience optimale pour nourrir mon besoin d'authenticité, d'ouverture et de connection avec moi-même et les autres. Il s'agit de concentrer son attention (et son intention) sur ce qui nous aide à s'accomplir et se sentir en harmonie avec ce à quoi on aspire. Il faut savourer pleinement la vie et continuer à travailler chaque jour pour maintenir le cap dans ce sentier si agréable.

Je le souhaite à tous !

lundi, avril 02, 2007

Le magicien et le pauvre...

Dans un pays lointain vivait un magicien dont les pouvoirs étaient prodigieux. Il avait une maxime « Vous recevez de la vie ce que vous lui demandez ». De fait, tout ce qu'on lui demandait se réalisait.

Il fut un jour appelé dans un pays étranger. Dans ce royaume, les récoltes devenaient de plus en plus maigres, la qualité de vie du peuple se détériorait et le roi lui-même était la cible du mécontetement. Le roi, se voyant mis en cause, demanda au magicien de montrer au peuple comment résoudre lui-même ses problèmes.

Cette requête plut au magicien, qui déclara « Vous auriez pu me demander d'indiquer qui sont vos ennemis pour que vous puissiez les exterminer; vous auriez pu me demander une fortune inépuisable, qui aurait permis de distribuer de la nourriture à tous vos sujets; vous auriez pu me demander une foule d'autres chose, que je vous aurais accordées. Au lieu de cela, vous avez demandé d'instruire vos sujets pour qu'ils puissent prendre eux-mêmes en charge leur destin. Telle est votre demande, telle sera votre réalité ». Et, sur le champ, les gens de la cour et les citoyens commencèrent à travailler dans un nouvel esprit qui leur permit de produire ce qu'ils voulaient et de vivre pleinement heureux.

Sur le chemin du retour, le magicien rencontra un mendiat. Ce dernier ne savait pas qu'il s'agissait d'un magicien aux pouvoir merveilleux. Il tendit donc la main, en se plaignant, comme d'habitude, d'être pauvre, de n'avoir ni gîte ni travail et de n'avoir jamais eu la chance de devenir riche et puissant.

Le magicien lui dit: « Vous recevez de la vie ce que vous lui demandez. Que désirez-vous ? » Le mendiant eut la même réaction que d'habitude face à une personne qu'il supposait bien nantie et demanda un dollar. Il reçut exactement un dollar.

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J'ai envie de croire que nous pouvons tous et toutes être les magiciens de notre vie, de notre destin. Espérons ce qu'il y a de mieux pour soi et pour les autres au quotidien et lorsque notre intention est véritable (celle qui demeure dans une perspective à long terme et non uniquement sur le moment présent), le bonheur ne peut qu'être au rendez-vous...