mercredi, mars 28, 2007

Examen de conscience...

Il faudrait vraiment faire un examen de conscience. Pas sur les chefs des partis (comme nous sommes tant habitués à les critiquer), mais plutôt sur nous, les Québécois. Demandons-nous ce que nous voulons vraiment. Du changement ? Quel genre de changement et à quel prix ?!? Ce qui me trouble le plus dans ces élections, c'est que tout le monde semble avoir pensé à son petit nombril. Individualistes les Québécois ? Plus que jamais ! Ceux qui votent pour la gauche ont la conscience des problèmes récurrents au sein de notre société et qu'il faut agir pour améliorer notre Québec. Diminuer les impôts de la classe moyenne et les taxes suite aux fusions forcées ? C'est vraiment le problème MAJEUR des Québécois. Yeah, right...

Oubliez la pauvreté, le décrochage scolaire, l'intégration des immigrants, l'aide aux familles dans le besoin (en diminuant le coût des garderies et en augmentant le salaire minimum).... Tout cela, additioné à nos enjeux COLLECTIFS mis de côté par le vote populaire : l'environnement et la culture. Deux enjeux totalement hors de la plateforme de l'ADQ.

Ce matin à l'émission de Christiane Charette, Isabelle Maréchale a dit qu'elle avait voté pour l'ADQ et qu'elle n'avait rien contre le fait de le dire. L'animatrice n'a rien rajouté, on se doute bien de ce qu'elle pensait de ce choix par contre. Mais comment une personne pour qui la culture est si importante peut vouloir voter ADQ ?! Elle a mentionné le fait qu'elle voulait voir autre chose que les Libéraux et les Péquistes, et qu'elle était contre la privatisation du Mont Orford. Ouf... Y a-t-il un parti qui adhère plus à la privatisation que l'ADQ ? Non, aucun.

J'ai vraiment hâte de voir comment ça va évoluer la droite québécoise au cours des prochains mois. Je pense que plusieurs vont être vraiment surpris. Les Québécois réaliseront alors peut-être que 41 sièges adéquistes, c'est dangereux.

3 commentaires:

Janie a dit…

De nos jours, nous entendons constamment parler de pays où les citoyens sont aux prises avec leurs gouvernements, des gens de pouvoirs, des gens de l'élite du pays, qui contrôlent tout et ne donnent voix qu'aux personnes avec lesquelles des échanges économiques et sociaux sont possibles. Là, ce n'est plus "une personne, un vote", mais "un dollar, un vote". Là, l'oligarchie est la norme; la démocratie, une utopie.

Ici, l'on se targue d'être un état démocratique. Selon moi, il existe, dans les pays "développés" comme le nôtre, donc, même en l'absence de régimes totalitaires ou aristocratiques, un obstacle de taille et beaucoup plus pernicieux à la pratique et l'atteinte de la démocratie: l'ignorance.

L'ignorance des citoyens est extrêmement dangereuse. Et les élections qui se sont tenues lundi dernier au Québec en font foi.

Je ne crois pas que le nombre de sièges adéquistes reflètent réellement la proportionnalité de Québécois dont l'idéologie serait celle d'une telle droite élitiste, individualiste, privatiste et d'un nationalisme pervers, un nationalisme xénophobe...
En fait, je crois plutôt que, sans que cela n'excuse la tournure des évènements (au contraire!), nous devons plutôt blâmer l'ignorance des Québécois: ils ne savaient pas pour quelle sorte de parti ils votaient quand ils plaçaient leur "x" dans la case adéquiste!
Ils percevaient ce parti comme le parti Sauveur, le Messie, le parti qui leur offrait une option autre que libérale ou séparatiste. Il faut croire que le contenu de leur programme importait peu dès lors que les gens ont perçu l'opportunité de voter différemment de la façon dont ils l'ont fait depuis des décennies!

Demandez aux gens qui ont voté ADQ autour de vous. Peu pourront vous énumérer les raisons pour lesquelles ils appuient leur programme. En fait, peu pourront vous décrire leur programme, point. Ils voulaient du changement. Qu'importe le changement.

Cette ignorance est dangereuse. Parce que de surcroît, elle est doublée d'une paresse inextricable. Les Québécois sont extrêmement paresseux lorsque vient le temps de s'informer du gouvernement qui sera potentiellement à la tête de leur société. Il est vrai que les faux débats, qu'on pourrait qualifier d'enfantins, que nous avons eu le "privilège" d'entendre pendant la période électorale, ne nous ont probablement ("probablement" étant un euphémisme) pas beaucoup éclairés. Cependant, faut-il en rester là? En tant que citoyens, n'est-il pas de notre devoir de s'assurer que notre choix électoral, un choix aussi crucial que celui-là, soit totalement libre et éclairé? N'est-il pas de notre devoir de savoir, au minimum, pour qui et pour quoi nous votons?! Suis-je en train de trop en demander?

Comment pouvons-nous clamer que nous sommes une démocratie, "le gouvernement par le peuple et pour le peuple" (Périclès), lorsque le peuple lui-même ne sait pas ce pour quoi il vote, si le peuple lui-même ne sait pas si le parti qu'il élit gouvernera « pour le peuple », au bénéfice du peuple?!
Alors je blâme l'ignorance et la paresse des Québécois pour la montée fulgurante de l'Action Démocratique du Québec suite aux élections du 26 mars 2007.
Et si j'erre et qu'en fait, les Québécois désiraient et désirent un parti à l'idéologie aussi désincarnée, je rends les armes...

Mélanie a dit…

Merci Janie pour ce commentaire vraiment pertinent !!! C'est toujours grandement apprécié de voir que ce qu'on écrit est lu, mais surtout, que ça réflète aussi la pensée de différentes personnes.

"Et si les Québécois désiraient et désirent un parti à l'idéologie aussi désincarnée, je rends les armes..." je pense que les Québécois ont entendu le discours populiste de Mario Dumont, mais n'ont pas réalisé que derrière le personnage se cachait le vide du bien collectif. Ils le réaliseront au cours des prochains mois et je l'espère, sincèrement, agiront en conséquence !

isa a dit…

Je suis totalement en accord avec toi Janie! Moi aussi, je souhaite penser que les Québécois ont voté ADQ étant donné qu'ils ne connaissent pas vraiment le parti et non pas parce qu'ils adhèrent à ses idées. Je crois que bon nombres d'entre eux l'on fait en se disant que "ça ferait changement". Mais quand on opte pour le changement, il faut s'assurer que ce dernier sera positif...En tout cas, bravo pour ton texte, il résume bien ma pensée, mais ta plume est pas mal plus sophistiquée que la mienne (ça se peut une plume sophistiquée??!!) à bientôt! donne des nouvelles quand tu seras déménagée!
isa xx
p.s. ne désespère pas ma soeur, on va s'en sortir!!!