lundi, mars 26, 2007

Un vrai cauchemar

Est-ce que l'on veut un Québec élitiste ?
Est-ce que l'on veut ignorer les syndicats pour que les entreprises privées et autres lobbys musèlent ceux qui ont moins de ressources financières ?
Est-ce que l'on désire un système de santé à 2 vitesses pour augmenter l'écart entre les riches et les pauvres dans notre province ?
Est-ce que l'on approuve la division plutôt que l'égalité ???

Je suis vraiment triste ce soir. Triste de voir que la voie du changement n'a pas été bien choisie. L'ADQ pour démontrer notre mécontentement ?!? C'est un peu comme si l'on renouvelait la peine de mort, parce que l'on ne trouve pas d'autre moyen rapide pour diminuer le nombre de détenus en prison et les coûts qui en découlent...

Je suis triste parce que lorsque les Conservateurs ont fait leur percée dans la capitale nationale, je voyais que c'était en raison de notre différence de vision et de valeurs. À Québec, il y a moins de diversité culturelle, moins de pluralisme idéologique. Et la radio poubelle n'aide en rien... Mais ce soir, je réalise que ce conservatisme et ce manque d'ouverture d'esprit (la gauche est plus solidaire aux minorités et est plus conscientisée, on s'entend tous à ce niveau) est présent chez une majorité de Québécois. Ce sont des citoyens que je côtoie chaque jour qui sont adéquistes et ça m'ébranle énormément parce que mes valeurs sont toutes autres.

Ma meilleure amie C. était vraiment triste elle aussi ce soir. Triste parce qu'une partie du rêve souverainiste s'envolait avec le résultat électoral de 2007. Pour moi, c'est plutôt le projet de société que j'ai envie de bâtir qui vient de s'envoler. Le rêve de la solidarité, de la générosité, de l'égalité et de la justice sociale. Tout reste à faire et je dois me retrousser les manches pour réussir à convaincre mes collègues, voisins et autres connaissances que la droite politique marginalise la société et n'apportera rien de bon à nos enfants.

Je suis sincèrement déçue de mes concitoyens et pour la première fois de ma vie, je ne suis pas fière d'être Québécoise. Tellement ça m'a touché, j'ai pleuré ce soir en réalisant que 41 sièges allaient véritablement être occupés par des députés de l'ADQ et leur vision de jeunes entrepreneurs Blancs. Au-delà de tout, l'indifférence me tue. Je me bats pour que la division Nord-Sud soit moins grave et même au Québec on penche pour la droite de Bush ? Je suis abasourdie, ébranlée, atterée. Ce soir, j'ai vécu un cauchemar sans même avoir rêvé.

René Lévesque : "On se dit à la prochaine fois". Et j'espère vraiment que Québec solidaire va percer si l'ADQ a réussi en quelques années...

4 commentaires:

Alex a dit…

Ouf... moi non plus, aujourd'hui, c'est vraiment pas facile.

Marie a dit…

Mario Dumont: "Je vais apporter un vent de fraîcheur à l'Assemblée avec ma vision autonomiste". Autonomiste, dans le petit Robert : "Nationaliste, particulariste, sécessionniste, séparatiste". Alors quand on dit que l'appui adéquiste démontre le refus à la séparation du Québec, c'est encore drôle... Disons qu'il utilise comme il l'entend l'expression "autonomiste".

Ce qui est sûr, c'est que l'ADQ correspond pas mal plus à l'Action de Droite du Québec qu'à l'Action Démocratique du Québec. Est-ce que je dois rappeler que Dumont refuse un référendum démocratique pour connaître le choix des Québécois sur la reconnaissance de sa souveraineté ? Ou qu'Harper a contacté Dumont ce matin, mais ni Duceppe, Dion ou Layton ne l'a fait... Tirons-en nos propres conclusions !

Amélie a dit…

Bon, ça fait 2 jours et j'en reviens toujours pas !!!

On est les premiers à critiquer les Américains d'avoir réélu Bush et on vote pour Dumont et pour Harper ?!? Qu'est-ce qui va pas chez nous ???

Mélanie a dit…

@ Marie : Je suis d'accord avec toi !!! "Un vent de fraîcheur à l'Assemblée nationale" Ok, Mario, retournes dans tes terres étudier ce que signifie la droite politique !

@ Amélie : Ce qui ne va pas chez nous ? L'ignorance.

Harper, c'est Bush no.2. Et Dumont, c'est la version québécoise. C'est drôle comment on se laisse ennivrer par le soit-disant charisme d'un chef. Et ça fait peur. Peur parce que lorsqu'on pense à la montée d'Hitler ou de Mussolini, tout s'éclaire. Un chef au charisme éblouissant qui aveugle les citoyens du vide (ou du danger) dans le discours...