mercredi, mai 02, 2007

L’EMPATHIE

Je dirais que l’empathie, c’est la présence. Une présence pleine vis à vis de ce qui est vivant dans la personne à ce moment, en n’amenant rien du passé. Plus vous connaissez la personne avec qui vous échangez, plus c’est difficile d’être en empathie. Plus vous avez étudié l’empathie, plus il va être difficile de vraiment témoigner de l’empathie, parce qu’il faut être en mesure d'amener aucune pensée pour pouvoir véritablement y accéder.

Si vous pratiquez la danse, le yoga ou le surf, vous allez probablement être meilleurs dans l’empathie parce que vous êtes plus à l’écoute de ce qui est inscrit dans votre corps lorsque vous pratiquez l’une de ces activités. C’est être présent et aller avec l’énergie de la personne. Ce n’est pas une classification mentale ni une analyse de l’autre. Dans l’empathie, vous ne parlez pas du tout. Si vous prononcez quelques mots, c’est que vous n’êtes pas totalement sûrs d’être connecté avec l’autre. Donc peut-être allez-vous prononcer des paroles, mais les mots eux-mêmes, ce n’est pas ça l’empathie. L’empathie passe par les yeux, par le langage corporel. Elle se produit lorsque la personne connecte avec ce qu’il y a de plus vivant en elle, à ce moment précis.

S’il y a un bébé devant nous qui pleure, nous avons naturellement l’élan de répondre à son besoin d’amour, de réconfort, de soif ou de faim. Les animaux aussi sont un excellent exemple de connexion constante avec les besoins. Leurs actions sont en réponse directe à ceux-ci. Nous avons beaucoup à apprendre de ces êtres qui n’ont pas appris à juger les autres et à se juger soi-même.

Contribuer au bien-être des autres est la chose la plus belle que nous puissions vivre, celle qui nous rend le plus heureux je crois. Nous avons l'opportunité de répondre aux besoins de chaque individu : il y a assez de nourriture et de ressources médicales pour subvenir au monde entier. Tout ce qui nous manque est la conscience et une fois que nous y accédons véritablement, nous n'avons qu'à agir rapidement. Pour diminuer les dégâts de cette souffrance qui apporte tant de dépression et de violence autour de nous...

3 commentaires:

Marie a dit…

Soit les gens s'en détournent pour ne pas devoir trop y penser, soit les gens y adhèrent. Et je préfère adhérer à cette belle philosophie de vie où chacun compte vraiment ! Pourquoi attendre à 70 ans quand on termine notre vie pour prendre un temps d'arrêt et savoir reconnaître ce qu'il y a de plus important dans la vie ? Être jeune et avoir cette conscience de nos actions et des gens autour de nous est primordial je pense.

Merci Mel pour tes messages remplis d'espoir et d'énergie positive !!! Bonne journée !

Une femme libre a dit…

L'empathie, je ne savais pas que ça s'enseignait de façon formelle. C'est simple pourtant. D'ailleurs, vous le dites bien, "Plus vous avec étudié l'empathie, plus il va être difficile d'être en en empathie." Probablement parce que en s'étudiant soi-même pour découvrir si on est en train d'être empathique, on n'est plus empathique du tout, car centré sur soi, sur ses propres attitudes et comportements, alors que l'empathie, c'est la capacité de se centrer sur l'autre et sur ses émotions (je n'ai pas suivi de cours sur le sujet, mais pour moi l'empathie, c'est ça).

Je dis que ça ne s'enseigne pas, mais oui, ça s'enseigne. Quand une mère dit à son fils qui vient de dire "Regarde la grosse femme comme elle est grosse."

-Comment te sentirais-tu, toi, si on disait "Regarde le petit garçon comme il est petit. Te sentirais-tu bien? Comment elle s'est sentie tu penses la dame quand elle t'a entendu dire à tout le monde qu'elle était grosse?", on lui enseigne l'empathie.

Je me rappelle que mon fils pour son anniversaire avait le droit d'inviter dix amis. Or, il avait voulu décommander un invité pour le remplacer par un nouvel ami qu'il s'était fait. Heureusement que je l'avais su et on a pu discuter de ce que ça fait de se faire rejeter pour un autre. Il a lui-même décidé de garder le premier invité.

Je pense que, très jeune, on peut enseigner cette délicatesse du coeur à un enfant. On est souvent porté à sous estimer les enfants.

Quand on a besoin d'empathie, le plus souvent c'est de l'écoute plutôt que des conseils que l'on recherche. Profonde différence entre les hommes et les femmes ici. Quand une femme se plaint de son milieu de travail par exemple, la réaction du conjoint va souvent être de lui trouver des solutions, du concret, du possible, je vais te le régler ton problème, moi. La femme se sent incomprise. Elle va alors voir une bonne amie qui écoute, regarde intensément avec tout son corps (position d'écoute) émet parfois quelques oh! oum,ouais, et finit par "Wow!, c'est bien plate ça." Fort souvent, la personne ainsi écoutée va émettre elle-même des pistes de solution. Et surtout, elle va ressortir de l'entretien avec la certitude d'avoir été comprise.

Mélanie a dit…

@ Une femme libre : J'aime beaucoup ce que tu dis. "Quand on a besoin d'empathie, le plus souvent c'est de l'écoute plutôt que des conseils que l'on recherche." C'est exactement ça ! Parfois, ça peut être difficile de ne pas offrir de la sympathie et d'encourager l'autre avec notre vécu "Moi à ta place, je serais vraiment fâchée !" ou avec des comparaisons "C'est comme la fois où j'ai eu...". Ce genre de commentaire démontre que la personne se met à la place de l'autre, mais en approuvant son sentiment. Du coup, la discussion qui s'en suit est une escalade qui ne peut qu'accentuer le sentiment que la personne écoutée avait au départ.

Avec l'empathie, ce qu'il y a de merveilleux c'est que l'on détecte le sentiment ressenti et on lui demande de le confirmer "Est-ce que tu te sens triste ?" La personne va nous dire si on a raison ou si on se trompe, elle va nous dire "Non, pas vraiment, je suis juste vraiment déçue". Il n'y a donc jamais de mauvaise perception de l'autre dans l'empathie. De la même façon, on demande à la personne le besoin qui est en manque "Est-ce que tu aurais envi de plus de COMPRÉHENSION dans ce que tu vis ?" Et l'autre (9 fois sur 10) va répondre que oui, c'est ce dont elle a besoin. Chercher le sentiment est important, car il nous guide sur le besoin non-comblé. Mais c'est avant tout ce besoin profond que l'on recherche. Pour s'aider, on peut se demander à soi-même "Si moi je vivais cette situation, quel besoin je voudrais combler ?"

Le langage de la communication non violente ne nous a jamais été enseigné, il est bien normal que nous balbutions pour repérer le besoin en souffrance chez notre interlocuteur au départ...

Bravo pour cette belle éducation empreinte d'écoute et de compassion offerte à ton fils ! Et bonne continuité dans ce langage du coeur (plutôt que le "langage mental" qui tente de trouver stratégies & solutions avant même que l'autre personne ait pu connecter avec ses besoins en manque à ce moment précis) !